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Titre du blog : VTT les Garennes de Saint Piat
Auteur : VTT_garennesdeStPiat
Date de création : 03-11-2007
 
posté le 17-12-2007 à 10:03:16

Sorties Nocturnes

-          « Hey, un truc qui doit être sympa, c’est une nocturne en VTT… t’imagines, tu vois même pas où tu roules… c’est un truc à se prendre des gamelles, mais tu dois avoir des sensations terribles ! Faudrait qu’on s’en fasse une un jour, juste pour le délire, même avec des loupiottes de merde, mais pour avoir une idée de ce que c’est…»

Ca faisait plus d’un an qu’on en parlait, sans vraiment y songer… et un beau jour :

-          « Allo, On se fait une nocturne ce weekend ? »

-          « t’es sérieux ? »

-          « OK ! »

Il ne nous en a pas fallu plus pour nous lancer dans l’obscurité campagnarde, ce samedi soir de novembre. Le thermomètre indique fraîchement une température de…  QUOI ? C’est pas possible !!! -5°C à 20h30 sur le rebord de la fenêtre ! Même pas peur, on y va quand même ! (cette température sera la même durant la totalité de notre périple, et ce n’est pas rien !)Mon frangin (Arnaud) et moi (Sébastien) accumulons les épaisseurs de vêtements, tel un oignon avant un hiver rude… (C’est vrai qu’il faut en tenir une couche pour pédaler dans ces conditions !) Nous voilà alors partis à l’assaut du grand froid, et commençons par la traversée de Chartres pour aller chercher Thomas. Nous étions à l’arrêt, attendant que le feu passe au vert, et une voiture à l’approche de ce même feu ouvre sa fenêtre, et une femme nous demande avec deux yeux exorbités :

-          « Vous rentrez, ou vous partez ? »

-          « On part ! »

-          « Mais sur la route ? »

-          « Non, que des petits chemins ! »

-          « et vous allez loin ? »

-          « 40 à 50 Km… »

Je ne sais pas pourquoi mais on aurait dit qu’elle avait la mâchoire déboitée, ne pouvant alors plus la refermer…  

 

Enfin, nous voilà arrivés chez Thomas ! Ce dernier ayant lui aussi fait l’erreur de regarder son thermomètre, avait décidé de se remettre sous sa bonne grosse couette afin d’emmagasiner un max de chaleur avant notre arrivée (avec une bonne demi heure de retard sur l’horaire prévu).


 

Ca y est ! Après quelques tours de roues sous les éclairages orangés des lampadaires, nous voilà tous les trois en train de nous enfoncer dans les profondeurs des ténèbres campagnardes au fil des sentiers sinueux… et là, c’est le délire ! Thomas avait prévu le coup : « j’ai retrouvé deux loupiottes de merdes dans le fond de mon garage, comme elle non pas l’aire bien puissantes, j’ai installé les deux sur mon guidon… » Le résultat est comique, jugez plutôt par vous-même :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                         L’éclairage de Thomas, de face….

 

Pour faire simple, il éclaire tous juste ses crampons… dans les singles track en forêt, ça va d’ailleurs lui donner quelques sueurs froides ! (évitez les lampes à pas chère, ça bouffe des piles, et ça n’éclaire rien !) A ce sujet, en faisant un mix des différents éclairages ce soir là, une bonne option semble d’avoir, pour l’arrière, sur la tige de selle un feu rouge à 3 diodes (clignotant) (prix : 5 à 10 €, autonomie : 2 petites piles bâtons quasi inusables).

Et pour l’avant : une lampe à 8 diodes blanches sur le cintre (prix : 35 à 40 €, Autonomie : 80h avec 4 petites piles bâtons) + une lampe frontale, avec une diode de puissance de 1Watt (prix : 45 €, autonomie : 60 à 80h avec 3 petites piles bâtons).

La lampe frontale fait un faisceau concentré, puissant et directif, ce qui est super pratique pour trouver le petit single track sur les côtés des allées en forêt, et éclairer là où on regarde ! (mais ne regardez pas dans les yeux la personne à qui vous parlez, sous peine de l’aveugler pendant plusieurs minutes…) La loupiotte sur le cintre quand à elle éclaire moins loin, mais plus large, pour voir (un peu mieux) le relief que l’on va subir :

En effet, il est important de vous spécifier que la nuit, même avec un éclairage correct, nous perdons quasiment tous nos repères, et il est très difficile de se rendre compte du relief du terrain (pierres, racines, ornières) : Même en connaissant par cœur les chemins de jour, certains arrivent à se perdre dans les bois de oisème, ou dans les bois de soulaire, en nocturne (ces vététistes se reconnaîtront en lisant ces lignes !)

A ce sujet, puisqu’une photo vaut mieux qu’un long discours, je ne peux m’empêcher de vous montrer cela : admirez plutôt ce magnifique point de vu sur la vallée de l’Eure, aux alentours de minuit :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sachez qu’en nocturne, on ne choisit pas où on pose les crampons, et on subit le terrain, même avec des tout suspendus. A cela, il faut ajouter les conséquences des -5°C (oui, quand on pédale, on ne l’oublie pas celui là !) qui font que le terrain est très dur, puisque gelé, et transforme la petite ornière insignifiante, en redoutable piège à loup, qui te chope ta roue avant, et te permet par la même occasion de te rapprocher un peu plus de la nature, voir même, très proche de la nature, au point d’humer les feuilles mortes gelées, tel un cochon truffier en quête de ce met délicieux : cette posture est arrivé à notre amis Thomas, qui était à pied, pour contourner un arbre en travers du chemin, et c’est fait lâchement agresser par une souche, qui a jaillis de sous les feuilles mortes, entrainant irrémédiablement la chute de l’illustre individus, dont sa frontale lui permettait alors d’analyser la formation de cristaux de glace sur le sol forestier… 

 

Un autre effet pervers de ces températures frigorifiques : l’huile de nos fourches et autres amortisseurs deviens plus épaisse, rendant alors les suspensions beaucoup plus fermes.  De ce fait, la pratique du VTT dans ces conditions s’adresse surtout à des gens maîtrisant un minimum leur monture, et un brin givrés ! (normal quand il fait -5°C, me direz vous !)

 

Un autre effet remarquable, et très appréciable (surtout quand on n’a pas trop la forme) c’est la sensation de vitesse : le faible éclairage ne permet de voir que le terrain proche qui défile alors très vite sous les pneus, les repères lointains n’étant alors que peu visibles. C’est comme ça qu’on s’est dit : « hey ! On a descendu ça comme des oufs ! » En fait, nous roulions à 25 Km/h, là où on passe à 35 voir 40 Km/h habituellement, en journée !

 

Sur le retour, après nous être fraîchement et rapidement dit au revoir, il ne restait plus qu’1, voir 2Km à faire à notre pauvre Thomas pour retrouver sa grosse couette… et v’là t’y pas que soudain : PCHIIIT, PCHIIIIT, PCHIIIT… suivi d’un grand  NNNNNAAAAAAAANNNNNNN ! Il se retrouva sur la jante en moins de temps qu’il ne faut pour le dire ! « J’m’en fou, j’fini à pied, on verra ça plus tard ! » Décidemment, celui là, il n’en loupe pas une !!! 

 

Au final, c’est pas moins de 45 Km qui ont été fait, entre 21h et 1h du matin, sous un magnifique ciel étoilé, avec une température de -5°C durant tous le parcours. Avec les mains et les pieds gelés, mais c’est que du bonheur, avec des sensations totalement nouvelles, où le plaisir est forcément au rendez vous, même si on n’a pas la forme ! 

 

                  *          *          *          *          *          *          *          *          *    

 

Un mois plus tard (le 15 décembre), on remet ça ? C’est parti, même configuration, mais il fait plus chaud : -4°C au départ ! Cette fois ci nous sommes toujours 3, mais il y avait Thomas, Pierre et moi (Sébastien). Départ 20h cette fois ci, pour rentrer un peu plus tôt (vers minuit).

 

Pierre nous scotch avec sa loupiotte de guidons à trois franc six sous made in Décathlon : une lampe halogène qui éclaire d’enfer ! Mais au final au bout de 2h, c’est black-out total, finissant alors la sortie avec sa seule frontale… A mon avis, il y a peut être une idée de modification de la lampe halogène de pierre, en soudant de câbles sur l’emplacement des piles, et utiliser une batterie de 6V type moto pour gagner en autonomie… avis au amateur de bricolage !

 

Sur les coups de 22h30 environ, nous arrivons tant bien que mal au panneau d’affichage de saint piat, où nous affichons la petite feuille annonçant la création de ce site, tant attendu !!! (Mââârci uncle Seb, mââârci !!!) Y a de la lumière chez Bernard, mais on ne va pas le déranger, il est peut être en train de se coucher… 

 

 Nous repartons alors en direction de l’éléphant de St Piat (chute il dort, faut pas le réveiller, sinon il va nous charger !) et lorsque nous longeons le bois, le chemin est impraticable, avec un assortiment d’ornières gelées, flaques d’eau partiellement gelées, et faible éclairage… lorsque soudain, après plusieurs chutes évitées de peu, une idée lumineuse (si on peut dire) me viens : « Hey les gars, dans le champ, ça n’a pas l’air mal ! » Effectivement, ça roule carrément mieux dans le champ, mais attention au fossé lors du retour dans le chemin !!!

 

Nous sommes ensuite passés par la gouttière, et de nuit, c’est terrible ! Mais les pierres et les souches nous jouent de sales tours, nous obligeant alors à jouer les équilibristes pour ne pas se rapprocher de trop près de mère nature…

 

A Oisème, nous avons une petite frayeur (surtout moi, car j’ouvrais la marche) : nous avions décidés de longer le petit ruisseau, en prenant du côté de l’école, et à 100m du début du chemin, là où on commence à longer le grillage. L’espace entre ce dernier, et la haie de l’autre côté n’est alors pas beaucoup plus large que le guidon, et en arrivant là, je distingue deux yeux à hauteur d’homme en plein milieu du chemin, ainsi qu’une grosse masse sombre ! Trop gros pour être des gens !... et d’un seul coup, s’enfuit dans un bruit sourd…. En fait, c’était un canasson dans le pré, qui avait passez la tête par-dessus le grillage, et seul la tête était dans le chemin ! Ca fait drôle, et on se pose des questions sur le coup ! 

 

Là encore, c’est un peu plus de 40 Km de bonheur quasi non-stop durant lesquels on arrive à maudire ces satanés réverbères dans les petits villages, préférant alors les profondeurs des abîmes ténébreuses forestières…

 

Comme le disait un gars, sur internet : « La plus grosse connerie avec les nocturnes, c’est d’essayer ! Si tu essaies, tu peux plus t’en passer !!! »

 

 

Commentaires

couette le 17-12-2007 à 22:01:03
Fais froid dans le dos cette rando nocturne!!